Vitamine D: c’est le moment!

Micronutrition avec Sarah Finci, Naturopathe à Genève

La vitamine D a gagné en popularité grâce à la pandémie : en effet, jusque-là elle était surtout connue pour son importance sur la croissance et le métabolisme osseux (1). Mais elle joue également un rôle essentiel dans le système immunitaire (2)!

La vitamine D agit comme un modulateur, c’est-à-dire qu’elle limite les réactions immunitaires inflammatoires excessives ou anormales, qui empêchent nos mécanismes de défenses de bien fonctionner.

Dans le contexte du Sars-CoV-2 (3), on a souvent entendu parler d’orage cytokinique lors d’infections, ce qui équivaut à une réaction démesurée du système immunitaire. Dans ce cas de figure, la vitamine D freine l’emballement des réactions inflammatoires immunitaires pour rendre notre système immunitaire plus efficace.

Le maintien d’un bon taux de vitamine D est donc essentiel non seulement lors d’infections virales ou bactériennes, mais également lors de cancers (4), de maladies auto-immunes (5), etc.

Cette vitamine a encore bien d’autres vertus comme prévenir et traiter la dépression saisonnière (6) (et oui, c’est la saison), prévenir les maladies cardio-vasculaires (7), améliorer le traitement des maladies rhumatismales (8), …

En bref, ce serait bête de s’en priver !

Sources de vitamine D

L’alimentation

La vitamine D est une vitamine liposoluble que l’on trouve dans les poissons gras (qui contiennent aussi des bons Omégas 3) comme par exemple les sardines, le maquereau, le hareng, le saumon, et on en trouve également un petit peu dans les œufs, le beurre et le foie de morue. Les taux absorbés par l’alimentation ne sont malheureusement pas suffisants.

Le soleil

Le soleil au contact de la peau permet de fabriquer de la vitamine D sous l’effet des rayons UV à partir du cholestérol. Lors de la belle saison, une vingtaine de minutes par jour d’exposition au soleil est suffisant… malheureusement, cela ne suffit plus pendant la saison froide.

En effet, d’octobre à mars, il y a d’une part moins d’occasions de s’exposer au soleil, d’autre part, l’inclinaison des rayons du soleil qui est plus bas dans l’atmosphère ne permet pas la synthèse de la vitamine D au contact de notre peau…

Il faudrait vivre en-dessous de la latitude des Pyrénées ou de Rome pour pouvoir en fabriquer.

Il est donc recommandé de se complémenter d’octobre à mars. 🙂

La complémentation

L’idéal serait de vérifier son taux par une prise de sang pour évaluer ses besoins, mais l’on peut généralement conseiller entre 1000 UI et 3000 UI par jour, selon différents critères.

On la trouve la plupart du temps sous forme de gouttes et l’idéal est de l’absorber pendant un repas pour favoriser son assimilation.

Vous risquez d’être carencé en vitamine D si…

  • Vous travaillez dedans et vous exposez peu au soleil
  • Vous avez la peau noire ou très foncée
  • Vous mettez de l’écran total en été
  • Vous portez un voile
  • Vous êtes une personne âgée qui sort peu ou qui séjourne dans une institution
  • Vous êtes en situation d’obésité car les cellules graisseuses peuvent piéger la vitamine D
  • Vous avez une déficience en magnésium
  • Vous avez une déficience en vitamine K2

Contre-indications :

Ne pas se supplémenter (ou uniquement après avoir consulté votre médecin) si vous souffrez d’hypercalcémie, de sarcoïdose, de tuberculose, de lymphome, de lithiase calcique, ou d’hyperparathyroïdie primaire.

Quid du Magnésium ?

On parle rarement du fait que la vitamine D a besoin de Magnésium pour pouvoir être assimilée… donc si

  • vous être très stressé
  • que vos ongles sont cassants ou striés
  • que vous avez parfois des crampes
  • ou la paupière qui saute

…c’est peut-être que vous avez également besoin de magnésium. (Attention à bien vous faire conseiller quant au type de magnésium que vous prendrez. Ils n’ont pas tous les mêmes effets !)

Quid de la Vitamine K2?

La vitamine K2 est normalement fabriquée par notre système digestif. Certains aliments comme les choux, les produits lacto-fermentés et le natto favorisent sa métabolisation par notre microbiote.

Il y a deux cas de figure à ma connaissance où l’on peut être carencé. Lors de problèmes digestifs (dysbiose) et chez les personnes âgées, qui ont plus de difficulté à en produire.  Certains laboratoires proposent des compléments où la vitamine D3 et la vitamine K2 sont associées.

Si vous prenez donc de la vitamine D et que malgré tout, vos taux restent bas, pensez au magnésium et/ou à la vitamine K2!

Alors, …vous reprendrez bien un peu de vitamine D !?

La naturopathie associée à la micronutrition seront d’excellentes approches pour vous accompagner.

(1): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17913228/

(2): https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1471489210000378?via%3Dihub

(3): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32252338/

(4): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28486651/

(5): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31286174/

(6): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33272336/

(7): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30150419/

(8): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28591033/

(9): Fascicule en pdf publié par le CHUV sur la vitamine D: https://www.chuv.ch/fileadmin/sites/ger/documents/ger_guide_50_supplement_vitamined_pol_2016.pdf

 

 

La puberté précoce, de plus en plus fréquente

puberté précoce et Naturopathie à Genève

La puberté précoce est de plus en plus fréquente chez les (très !) jeunes filles et a fait le sujet d’un excellent reportage de l’émission 36,9° sur RTS1. Les chiffres sont alarmants.

Trois explications possibles : cela peut venir d’un facteur génétique, d’un facteur nutritionnel ou encore d’un facteur environnemental.

Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent à dire que dans 80% des cas, l’environnement en est le principal responsable. En cause, les perturbateurs endocriniens.

Ils sont hélas partout : les pesticides dans les aliments, les bisphénols et les phtalates qu’on retrouve dans les objets et les jouets en plastique, ainsi qu’une liste infinie de substances qu’on retrouve dans les produits d’entretien, les cosmétiques, les meubles, etc. 

Ces perturbateurs endocriniens imitent les hormones féminines et provoquent ainsi chez des enfants (parfois dès 5-6 ans !) le développement précoce des seins, la croissance des poils pubiens et peuvent aller jusqu’à l’arrivée des règles si aucun traitement médical n’est mis en place. 

Que faire à notre échelle ?

C’est surtout sur la prévention que l’on peut agir!

Une fois que c’est installé, un accompagnement médical spécialisé est nécessaire pour faire face à une puberté précoce.

Cela dit, nous pouvons agir à notre échelle aussi bien dans la prévention qu’en complément d’un traitement médical au niveau de l’alimentation et de l’hygiène de vie (produits d’entretien, produits d’hygiène, cosmétiques, jouets, mobilier, …).

Au niveau de la nutrition :

Origine des aliments

– Privilégier des aliments issus de l’agriculture biologique, sans pesticides, et de l’élevage respectueux des animaux (élevage en plein air, sans antibiotiques, sans hormones, …), car tous ces produits perturbent le métabolisme

Le micro-ondes

  • Éviter le four à micro-ondes, et surtout, éviter de réchauffer ou cuire des aliments enveloppés ou contenus dans du plastique. Les xénoestrogènes présents dans le plastique vont migrer vers les aliments lors de la cuisson et seront consommés…

Les tupper-ware en plastique

  • Éviter de mettre les restes des repas encore chauds dans des contenants en plastique pour les mêmes raisons (migration des xénoestrogènes dans les aliments à cause de la chaleur).

Le soja et ses dérivés

  • Les enfants occidentaux devraient éviter une surconsommation (plusieurs fois par jour, tous les jours) de produits dérivés du soja, car le tofu et autres produits à base de soja ne font pas partie de la tradition culinaire occidentale et ils contiennent des phytoestrogènes.

Les sucres

  • Limiter la consommation de sucres de façon répétée sous toutes ses formes différentes (sucre blanc, sodas, céréales extrudées sucrées dès le matin, céréales raffinées, sucreries et chips, farines blanches, jus de fruits, etc.). En effet, ces aliments peuvent, par des réactions en chaîne, également entraîner ce genre de problématique. 
  • Pour éviter des variations de la glycémie (taux de sucre dans le sang), le mieux est de privilégier les aliments avec une faible charge glycémique pour se préserver d’un dérèglement de l’insuline. La phytothérapie peut être une alliée de choix pour abaisser le taux de glycémie à jeun dans le sang. (Le taux de glycémie correspond aux variations liées à l’absorption des sucres).
  • La cannelle, à raison d’une cuillère à soupe par jour a un effet régulateur de la glycémie. Elle est également pleine d’anti-oxydants! Pourquoi ne pas en ajouter dans une compote de pommes (sans sucres ajoutés) dans votre goûter de 17h? 🙂

La qualité de l’eau et les bouteilles en PET

  • La qualité de l’eau que l’on boit est également très importante… ! (Attention aux bouteilles en PET qui sont elles-mêmes la source de perturbateurs endocriniens…)

La Vitamine D

  • D’après le site lanutrition.fr ainsi que d’autres articles qui relayent une nouvelle émanant de l’Endocrine society, l’apport de vitamine D pourrait ralentir la puberté précoce chez les jeunes filles. Ils se basent en effet sur une étude clinique dont les résultats ont été présentés au 95ème congrès de cette société à San Francisco en 2013. Vous trouverez la référence à cette étude en fin d’article. (Merci à M.H. qui me l’a transmise!)
  • N.B. Petit aparté pour la vitamine D. Attention à ne pas complémenter à l’aveugle, mais de vérifier les taux par des analyses et d’être accompagné par un médecin ou un naturopathe. En effet, il est important d’avoir un apport suffisant de Magnésium et de vitamine K2 pour métaboliser la vitamine D.  La vitamine K2 est normalement produite par l’intestin en fonction du contenu de notre assiette, et s’il n’y a pas de dysbiose (troubles intestinaux)…  Mais notre capacité à produire cette vitamine diminue également avec l’âge, donc à vérifier!

Complémentation d’octobre à mars!

  • Quant à la vitamine D, elle est produite sous nos latitudes par une cascade de réactions métaboliques, lorsque le soleil entre en contact avec notre peau entre mars et septembre.  Comme nous ne nous exposons pas (ou peu) pendant l’automne et l’hiver, et qu’en plus, la hauteur du soleil change en fonction des saisons (le soleil étant plus bas, l’inclinaison des rayons en contact avec notre peau n’est pas adéquate pour en produire), il est recommandé de se complémenter en vitamine D d’octobre à mars. Consultez votre médecin ou votre naturopathe pour vérifier quel dosage est adapté. 🙂

En ce qui concerne l’environnement, à la maison :

– Privilégier des produits d’entretien naturels ou « faits maison »

– S’entourer d’objets et jouets en bois, de meubles en bois…

– Privilégier les cosmétiques et les produits d’hygiène naturels

Syndrome prémenstruel (SPM)

Les femmes qui souffrent de symptômes prémenstruels, de douleurs pendant leurs règles ou d’acné hormonale sont potentiellement aussi victimes de l’influence négative des perturbateurs endocriniens. En effet, ces désagréments indiquent souvent un déséquilibre de la balance des hormones féminines. Pour ce genre de problématique, il y a  plusieurs solutions possibles, notamment avec l’aide de plantes et de remèdes naturels. 🙂

Pour en revenir à la puberté précoce, vous trouverez ici le reportage de l’émission 36°9.

L’association Générations Futures propose une brochure explicative  à télécharger sur la prévention, le fonctionnement et la gestion des perturbateurs endocriniens.

Pour un un accompagnement personnalisé en naturopathie, n’hésitez pas à me contacter et partagez l’article sur vos réseaux sociaux s’il vous a plu! 🙂

Et voici la référence de l’article mentionné plus haut:

  • Min Sun Kim, Seong Kyu Han and Dae-Yeol Lee. The effects of vitamin D on the early pubertal onset and the gonadotropin-releasing hormone (GnRH) neuronal activities. Endocr Rev, Vol. 34 (03_MeetingAbstracts): SUN-645